Au Nigeria, une nouvelle explosion de camion-citerne fait au moins 86 morts
Afrique
L’explosion d’un camion-citerne au Nigeria a causé la mort d’au moins 86 personnes, samedi matin, selon les secours. Victime d’un accident, ce véhicule a vu de nombreux Nigérians tenter de récupérer du carburant, dont le prix a très fortement augmenté. Un accident similaire, très meurtrier, s’était déjà produit en octobre 2024.

Au moins 86 personnes ont été tuées, samedi 18 janvier, dans le centre du Nigeria par l’explosion d’un camion-citerne renversé autour duquel s’était massée une foule pour récupérer du carburant.
« Le bilan définitif de l’explosion du camion-citerne est de 86 morts. Nous avons enterré 86 corps brûlés entre 12 heures hier (samedi) et 2 heures aujourd’hui » dimanche, a déclaré Ibrahim Audu Husseini, le porte-parole de l’Agence de gestion des urgences de l’État du Niger, situé dans le centre du Nigeria.
« Il nous a fallu 14 heures pour enterrer les corps, car nous n’avions pas de pelleteuses et nous avons dû faire appel à des habitants pour creuser manuellement la fosse commune », a précisé Audu Husseini. Par ailleurs, « 52 personnes souffrent de brûlures sévères », a-t-il ajouté.
Samedi vers 10 h (9 h GMT), le camion-citerne transportant 60 000 litres d’essence a eu un accident au niveau de la « jonction de Dikko », sur la route reliant la capitale fédérale, Abuja, à la ville de Kaduna, selon la même source. Une foule s’est alors rassemblée près du camion pour récupérer l’essence qui se déversait sur la route lorsque le camion a explosé.
« Le carburant s’est répandu sur le sol et une foule de personnes s’est rassemblée pour ramasser le carburant mais le camion-citerne a soudainement pris feu, engloutissant avec lui un autre camion-citerne », explique une note de la FRSC.
Précarité et routes mal entretenues
La crise économique que traverse le Nigeria depuis un an et demi a poussé dans la précarité de nombreux Nigérians, notamment du fait de l’envolée des prix de l’essence. Certains n’hésitent pas à risquer leurs vies pour récupérer le carburant, dont le prix a quintuplé en 18 mois, lors d’accidents de la route.
À la fin de l’année dernière, un rapport rédigé par des fonctionnaires nigérians, des agences des Nations unies et de grandes ONG humanitaires prédisait que « plus de 33 millions de Nigérians auront faim » en 2025.
En octobre, plus de 170 personnes avaient péri de la même manière dans l’État de Jigawa, dans le nord du pays le plus peuplé d’Afrique.
Le ministre de l’Information, Mohammed Idris, a déclaré que « plus de 265 personnes ont perdu la vie dans des accidents de ce type » durant les cinq derniers mois, dans un communiqué diffusé dimanche.
Le président nigérian a « souligné le caractère tragique et évitable de l’incident », dans un communiqué diffusé dimanche matin. Bola Ahmed Tinubu a également ordonné le lancement d’une campagne nationale qui « sensibilisera le public aux risques graves et aux dangers pour l’environnement que représente le ramassage de carburant dans des camions-citernes tombés à terre ».
« Nous devons sensibiliser le public pour qu’il évite de s’approcher lorsqu’un accident de ce type se produit », a déclaré dimanche à la presse Mustapha Lamorde, un représentant de l’autorité de régulation du secteur pétrolier (NMDPRA), venu visiter les lieux de l’accident.
Samedi, le gouverneur de l’État du Niger, Umaru Bago, avait invité « la population à être toujours responsable et à donner la priorité à sa sécurité ».
Les accidents sur des routes mal entretenues sont fréquents au Nigeria. En septembre dernier, une explosion provoquée par la collision entre un camion-citerne et un camion transportant des passagers et du bétail avait fait au moins 59 morts dans l’État du Niger.
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