L’industrie brassicole camerounaise est confrontée à d’importants défis en raison de la montée en flèche des coûts de production, ce qui a suscité des appels à une augmentation substantielle des prix de la bière dans tout le pays.
Le principal acteur du marché, la Société des Bières du Cameroun (SABC), a lancé un appel à l’aide, soulignant le besoin pressant de résoudre les problèmes financiers de l’industrie. Stéphane Descazeaud, directeur général de la SABC, a souligné la gravité de la situation. Il la décrit comme un « tsunami inflationniste » alimenté par l’escalade des dépenses liées aux matières premières, à l’énergie et aux salaires. Au cours des trois dernières années, les coûts opérationnels ont augmenté de plus de 33 milliards de FCFA (50 millions d’euros), alors que les prix à la consommation ont stagné, créant un déséquilibre insoutenable.
Augmenter le prix de la bière pour faire face aux coûts de production
M. Descazeaud a souligné l’urgence de la question, en insistant sur le fait que le Cameroun est le seul pays à ne pas avoir ajusté les prix à la consommation en réponse à l’augmentation des coûts. La charge est particulièrement lourde pour les brasseurs, qui consacrent déjà plus de la moitié de leurs revenus aux taxes d’État. La récente hausse des droits d’accise aggrave encore les difficultés de l’industrie, en exacerbant la fragilité existante, aggravée par les fréquentes coupures d’électricité.
Pour tenter d’atténuer ces chocs, l’industrie plaide donc pour une augmentation du prix à la consommation de 100 FCFA (15 centimes d’euro) par bouteille de bière. M. Descazeaud a précisé que cet ajustement n’entraînerait qu’une augmentation de 50 FCFA pour les brasseurs, le reste étant affecté aux taxes d’État. Ce plaidoyer fait écho à des appels similaires lancés par l’Association camerounaise des producteurs d’alcool en décembre, soulignant la lutte collective de l’industrie contre l’augmentation des coûts de production.
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