Amériques
À l’occasion des 100 premiers jours de sa présidence, Claudia Sheinbaum a exprimé sa confiance dans la possibilité de dialoguer sur un pied d’égalité avec le président américain Donald Trump, qui reviendra à la Maison Blanche le 20 janvier. Il a déjà menacé de prendre des sanctions économiques contre le Mexique s’il ne contrôle pas mieux ses frontières.
À moins d’une semaine de l’investiture de Donald Trump, des incertitudes sur les relations qu’entretiendront Mexico et Washington subsistent. Malgré les menaces de Trump, Claudia Sheinbaum a déclaré, dimanche 12 janvier, être « convaincue » que le dialogue avec Donald Trump prévaudra, mais a insisté sur le fait que le Mexique ne sera jamais « subordonné » aux États-Unis.

« Ce qui est certain, c’est que nous avancerons toujours la tête haute », a affirmé Claudia Sheinbaum, devant des milliers de partisans à Mexico, à l’occasion de ses 100 premiers jours au pouvoir. Elle a souligné que le Mexique « est un pays libre et indépendant » et que si les autorités mexicaines étaient prêtes à collaborer, ils ne seraient « pas subordonnés » au pouvoir états-unien.
Cette déclaration intervient après que Donald Trump a menacé d’imposer une taxe de 25 % sur les importations en provenance du Mexique, premier partenaire commercial des États-Unis, si le pays ne parvenait pas à stopper le trafic de migrants et de drogue. Il a également promis une déportation massive des migrants sans papiers.
Face aux menaces de Donald Trump, le Mexique et la première femme présidente de son histoire ont semblé répondre avec un mélange de gages donnés au grand voisin du Nord, et de fermeté. Les autorités mexicaines ont annoncé, le 10 janvier, la découverte d' »un tunnel » clandestin vers les États-Unis à Ciudad Juarez, d’où de nombreux migrants tentent de passer la frontière. Ces dernières semaines, le Mexique a également annoncé deux saisies de fentanyl, drogue de synthèse qui provoque des milliers d’overdoses aux États-Unis.
« Golfe d’Amérique » contre « Amérique mexicaine »
Les États-Unis abritent au moins 12 millions de ressortissants mexicains. Selon la banque BBVA, leurs remises d’argent à leur famille au Mexique (remesas) ont représenté 3,4 % du PIB en 2024. Et si la présidente Sheinbaum a salué leur apport à l’économie du Mexique, elle a tenu à rappeler, dimanche, leur contribution encore plus forte à l’économie des États-Unis ».
Le Mexique a récemment eu la surprise d’entendre Donald Trump évoquer un changement de nom pour le golfe du Mexique. « Golfe d’Amérique, ça sonne bien », a lâché, le 7 janvier, le milliardaire américain. « De toute évidence, le golfe du Mexique est un nom reconnu par les Nations unies, pourquoi ne pas appeler (les États-Unis) l’Amérique mexicaine, ça sonne bien, non ? « , ironisait le lendemain la présidente mexicaine. « Il a parlé du nom, nous aussi nous parlons du nom », a-t-elle glissé, devant une carte du monde datant du XVIIe siècle et sur laquelle une bonne partie de la région nord-américaine apparaît sous le nom d’Amérique mexicaine.
Les incendies en Californie ont également offert au Mexique l’opportunité d’exprimer sa solidarité à l’égard du pays voisin. Il a envoyé des renforts pour combattre les nombreux incendies qui frappent Los Angeles en Californie, près de la frontière entre les deux pays, une région des États-Unis où vivent de nombreux Mexicains.
La présidente mexicaine a annoncé, samedi, le départ d’un « groupe d’aide humanitaire pour Los Angeles en Californie ». « Nous sommes un pays généreux et solidaire », a-t-elle ajouté en publiant sur le réseau social X la photo de deux avions-cargos sur le tarmac d’un aéroport.
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