Un récent décret du gouvernement togolais a suscité la controverse parmi les élèves et les enseignants. Depuis le 5 septembre 2024, l’utilisation des téléphones portables est interdite dans les écoles publiques et privées du Togo.
La décision, portée par le ministre de l’Éducation Dodzi Kokoroko et d’autres responsables, vise à limiter les distractions et à améliorer la concentration en classe. Cependant, l’interdiction a suscité une série de réactions de la part des élèves, reflétant à la fois le soutien et la dissidence.
Points de vue des élèves sur l’interdiction
La nouvelle politique a suscité un éventail de réponses de la part des élèves. Marie, une élève de 16 ans, soutient l’interdiction, estimant qu’elle améliorera la concentration. « Je pense que l’interdiction des téléphones est une bonne idée. Cela nous aidera à mieux nous concentrer en classe. De nombreux élèves sont distraits par les réseaux sociaux ou les SMS pendant les cours, et cela affecte nos résultats », a-t-elle expliqué. Marie considère cette interdiction comme une mesure nécessaire pour encourager les étudiants à rester concentrés sur leurs études.
Kossi, un autre étudiant, s’inquiète des inconvénients potentiels de cette interdiction. « Je comprends que les téléphones puissent être une distraction, mais nous en avons parfois besoin en cas d’urgence. Que se passe-t-il si quelque chose se passe à la maison et que nos parents doivent nous joindre ? Je pense qu’il devrait y avoir des exceptions, comme le fait d’être autorisé à les utiliser pendant les pauses ou pour des appels importants », a-t-il soutenu. Les commentaires de Kossi soulignent les défis pratiques qui pourraient découler d’une interdiction générale.
Afi, une autre étudiante, est fermement opposée à la nouvelle règle. « Je ne suis pas d’accord avec l’interdiction. Les téléphones ne servent pas seulement à envoyer des SMS ou à jouer à des jeux. Nous les utilisons pour rechercher des informations et même participer à certaines activités d’apprentissage en ligne. Au lieu de les interdire complètement, les écoles devraient nous apprendre à les utiliser de manière responsable », a-t-elle suggéré. La position d’Afi reflète la conviction que la technologie mobile, lorsqu’elle est utilisée correctement, peut être un outil éducatif précieux.
D’un autre côté, Jean-Luc voit l’interdiction d’un œil positif. « C’est une bonne décision du gouvernement. Si les élèves n’ont pas leur téléphone, ils apprendront à mieux gérer leur temps. C’est aussi une façon de nous enseigner la discipline, car nous devons savoir quand utiliser certains outils et quand ne pas les utiliser », a-t-il déclaré. Les commentaires de Jean-Luc soulignent les avantages potentiels de la politique pour promouvoir la gestion du temps et la discipline.
Inquiétudes concernant la mise en œuvre
L’application de l’interdiction des téléphones portables a suscité des inquiétudes supplémentaires. Fatou, une étudiante, s’est interrogée sur la faisabilité de la politique. « Je suis curieuse de voir comment ils appliqueront cette règle. En théorie, il est plus facile d’interdire les téléphones, mais les étudiants trouvent toujours un moyen de contourner ces choses. De plus, certains enseignants utilisent leur téléphone pendant les cours, il semble donc injuste que seuls les élèves soient punis », a-t-elle souligné. Les inquiétudes de Fatou soulignent les défis à relever pour assurer le respect et la cohérence dans l’application de l’interdiction.
Au fur et à mesure que l’année scolaire avance, l’impact de l’interdiction des téléphones portables sur les résultats scolaires des étudiants et sur l’environnement général de la classe deviendra plus clair. Bien que cette nouvelle politique vise à renforcer la concentration et la discipline, elle se heurte également à une forte opposition de la part de ceux qui apprécient les avantages éducatifs et de communication de la technologie mobile.
L’efficacité de cette nouvelle règle dépendra en fin de compte de la manière dont elle répondra à ces diverses préoccupations et s’adaptera aux besoins évolutifs des étudiants et des enseignants au Togo.
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